Même si le brossage de la langue fait partie intégrante des manœuvrés d’hygiène buccodentaire, celui-ci ne doit pas être systématique au quotidien et doit être préconisé dans un cadre thérapeutique précis.
Le cabinet dentaire du Dr Wahnich à Paris 17, vous recevra pour une consultation qui permettra de trouver les causes de la mauvaise haleine. Ainsi, nous pourrons mettre en place un traitement et résoudre le problème.
RAPPELS : l’anatomie linguale.
La langue composée de 17 muscles, est un organe fondamental pour la fonction orale. Elle participe au goût, à la mastication, à la déglutition, à la phonation, à l’expression des mimiques et à la croissance des maxillaires.
Dans ces conditions physiologiques, la langue (particulièrement la face dorsale) est continuellement recouverte de micro-organismes.
Indications du brossage de la langue.
Le brossage lingual ne doit surtout pas être systématique.
En effet à ce jour, il n’existe pas de consensus médical sur l’intérêt de brosser quotidiennement une langue d’apparence saine. En assurant ses fonctions, la langue s’auto nettoie régulièrement (un individu déglutit la salive en moyenne 1500 à 2000 fois par jour, à chaque fois la langue recouverte de salive frotte la muqueuse palatine).
Ainsi l’autonettoyage limite la prolifération bactérienne notamment au niveau des 2/3 antérieurs (le 1/3 postérieur abrite une quantité plus importante de germes à cause de sa localisation et des écoulements nasaux éventuels).
A contrario, le brossage de la langue est bénéfique dans 3 situations cliniques.
- Quand la langue est chargée, saburrale.
Cette situation clinique se rencontre généralement en cas de diminution de la salivation, de la mastication ou d’épisodes fébriles et infectieux des voies aérodigestives supérieures.
- Quand la langue est villeuse.
Les papilles filiformes sont allongées ce qui favorise la rétention des débris et la formation des biofilms bactériens.
La kératine de l’épithélium des papilles peut s’oxyder (en cas d’abus d’utilisation d’un antiseptique, de tabagisme, de métabolisme bactérien, après une antibiothérapie), donnant à la surface linguale une couleur brune ou noire plus ou moins intense.
- En cas d’halitose d’origine buccale.
L’halitose est le terme médical réservé pour définir la mauvaise haleine ou l’haleine fétide. Elle est généralement perçue au moment de la phonation (expiration de l’air par la bouche) mais elle peut aussi être sentie quand la bouche est fermée lors des expirations par le nez. Dans la première situation les origines de l’halitose sont essentiellement buccales, dans la deuxième la cause est extra-buccale.
Dans 85-90 % des cas d’halitose, l’origine est buccale. La mauvaise haleine s ‘explique par l’accumulation des dépôts bactériens sur les dents, les prothèses mal entretenues et sur les muqueuses dont la face dorsale et la langue. Elle est provoquée par l’émanation de composés sulfurés volatils (CSV) malodorants. Il s’agit principalement du sulfure d’hydrogène, du méthylmercaptan et de diamines (putrescine, cadavérine) qui sont produits par de nombreuses bactéries surtout Gram-anaérobies qui hydrolysent des protéines contenant des acides aminés avec des groupes soufrés. Les protéines soumises à ces processus métaboliques proviennent des débris alimentaires, des cellules épithéliales desquamées, du sang, de la salive et du fluide gingival.
De nombreux germes parodontopathogènes sont impliqués dans la pathogenèse de l’halitose. L’halitose est le symptôme (fréquents mais non obligatoire) de nombreux tableaux cliniques (suite opératoire, patients fumeurs, souffrant de maladie parodontale, d’hyposialie…).
Associé à un brossage des dents, le brossage de la langue diminue de façon significative la production des cvs par rapport à un brossage dentaire seul.
Toutefois, les mesures d’hygiène peuvent se révéler insuffisantes en cas d’halitose chronique prononcée nécessitant une consultation.
Comment brosser une langue ?
La protraction de la langue doit être douce (bien informer le patient).
Le brossage doit être doux pour ne pas léser les papilles. Il concerne surtout les 2/3 antérieurs de la face dorsale ce qui limite l’efficacité de la procédure (le brossage du 1/3 postérieur dorsal entraine inexorablement un réflexe nauséeux !)
Le brossage de la langue doit être effectué, de préférence deux fois par jour le matin et le soir, après le brossage des dents, avec une brosse à dents ultra-douce postchirurgicale différente de celle utilisée pour les dents (pour éviter le risque de transloquer des germes dont l’habitat naturel n’est que la langue) ou avec un racloir à langue spécifique, d’arrière en avant (2 ou 3 passages). Les brosse à dents présentant une surface râpeuse sur leur dos peuvent également être utilisées. Elles sont pratiques puisqu’elles permettent de brosser les dents et la langue avec le même outil, leur efficacité est réelle (Casemiro et coll. 2008).
Les brosses à dents peuvent être trempées dans une solution de rinçage bicarbonatée ou dans une solution antiseptique en fonction de la situation clinique. L’abus d’antiseptique contenant de la chlorhexidine peut provoquer une coloration de la face dorsale de la langue ainsi qu’un trouble transitoire du goût par l’altération de la surface des papilles fongiformes.
Le brossage doit être arrêté quand la surface de la face dorsale redevient rose ou quand le problème d’halitose est réglé.