Les médias ont largement repris la communication d’associations engagées dans la lutte contre l’amalgame dentaire. Pour ces associations, le caractère nocif du mercure contenue dans les amalgames est avéré…alors même que les rapports nationaux de l’Afssaps ou européens démontrent le contraire.
En effet, en l’état actuel des connaissances, rien ne permet d’affirmer que les amalgames font courir un risque quelconque à la santé.
Selon les données scientifiques disponibles,
il constitue un matériau d’obturation sûr et de bonne qualité qui reste le plus adapté dans de nombreuses situations cliniques.
A ce jour, aucune étude scientifique rigoureuse n’a ainsi pu mettre en évidence des effets néfastes des obturations en amalgame sur l’état de santé général des patients.
Si quelques réactions locales d’intolérance bénignes et réversibles ont été signalés, on ne connaît pas un seul cas avéré d’intoxication mercurielle d’un patient par les amalgames dentaires.
Faut-il rappeler à cet égard que, de l’Organisation mondial de la santé (OMS) à l’American Concil on Science and Health, en passant par le comité scientifique des risques sanitaires récemment identifiés et émergents (Scientific Comittee on Emerging and Newly Identified Health Risks ou Scenihr) et le comité scientifique des risques sanitaires et environnementaux (Scientific Commitee on Health and Environmental Risks ou Scher), tous les comités d’experts qui, dans le monde entier ont publié sur ce sujet au cours des vingt dernières annés partagent cet avis.
A l’argument, souvent avancé, que la France ferait cavalier seul et que les pays scandinaves ont, eux, depuis longtemps retiré ces produits du marché, relevons que sur la quasi-totalité de la planète (USA, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne, Pays-Bas, Belgique, Pologne, etc.), les amalgames sont toujours utilisés. Les rares pays (comme la Norvège) qui en ont interdit l’usage ne l’ont fait que pour des raisons environnementales et non pour une nocivité supposée des amalgames sur la santé des personnes soignées.
Pour le conseil national –emboîtant en ce sens le pas de l’Afssaps et du ministère de la santé-, il n’est absolument pas justifié, du point de vue de la santé publique, de déconseiller l’utilisation des amalgames dentaires et encore moins de suciter des craintes irrationnelles à ce propos.
Au nom d’un risque de nocivité purement hypothétique et jamais démontré, on risquerait alors de se priver d’un moyen thérapeutique encore irremplaçable à ce jour dans la lutte contre la carie dentaire –carie dont la nocivité, elle, est bien avérée.
Quand l’inserm confondait amalgames et composites
Deux informations erronées parues sur le site internet de l’Iserm, l’une consacré à une étude sur l’exposition des femmes enceintes aux phénols et le poids de naissance des garçons et l’autre aux éfféts du Bisphénol A sur la reproduction, mentionnaient les amalgames dentaires au rang des objets ou matériaux contenant du bisphénol A.
Cette même erreur factuelle véhiculant une confusion entre amalgames et composites dentaire était reproduite sur le site gouvernemental émanant du ministère de la Recherche « science.gouv.fr ». Ce dernier site a , en urgence, rétablit la vérité, auquel l’Inserm a récemment emboîté le pas. L’ordre des chirurgiens-dentistes avait en effet envoyé un courrier au président-directeur général de l’institut de recherche médicale, André Syrota.
Dans les faits, l’Inserm avait mis en ligne les synthèse et résultats des deux études citées ci-dessus en confondant les amalgames dentaires (alliage à froid de mercure, d’argent, de cuivre et éventuellement d’étain), qui ne contiennent pas de bisphénol A, et les composites dentaires.
Ces derniers, comme les amalgames sont des matériaux d’obturation utilisés dans le traitement des caries dentaires. Ils sont plus ésthétiques, mais moins résistants que les amalgames et sont composés de résines chargées notamment en silice et en quartz.
A la différence des amalgames, les composites contiennent effectivement du bisphénol A.
Plusieurs études ont été réalisées ou sont en cours pour déterminer si les quantités – très faible – de composite utilisées lors des soins dentaires sont susceptibles d’avoir des effets indésirables sur la santé des patients ainsi traités.
Retenons : Amalgame ou Composite... tout depend du contexte, de sa motivation esthetique et du suivi therapeutique